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BIP n° 18 - Loi de finances 2006 : un budget mensonger et clientéliste

La loi organique pour la loi de finance (LOLF), votée à l'unanimité par le parlement en 2001 est entrée en vigueur pour le budget 2006. La transparence n'est pas au rendez-vous, loin de là, le gouvernement ayant utilisé le changement de système comptable pour maquiller les chiffres. Mais ce n'est que partie remise et les parlementaires, qui ne s'y sont pas trompés, à moins qu'ils n'aient fait semblant pour soutenir le gouvernement, disposent dorénavant des moyens de contrôler, en fin d'exercice, l'usage réel des deniers publics. Le rendez-vous d'automne, pour le débat sur l'exécution la loi de finance que nous venons de voter, sera houleux.

Ce budget est marqué à la fois par les baisses de crédits et les gaspillages. Ainsi le budget du ministère des Affaires étrangères baisse ; il perd des agents ; L'AEFE perd 2M€ ; les subventions de RFI et deTV5 diminuent…Mais, pour satisfaire au caprice du président, 65M€ sont engloutis dans la CFII dont les professionnels de l'audiovisuel international dénoncent l'absence de viabilité.

C'est un budget mensonger. Grand silence sur les 15M€ transférés du MAE au « plan banlieue ». 136M€ seulement sont affectés aux opérations de maintien de la paix alors qu'il en faudra environ 600M€. Tours de passe-passe : 2M€ sortent du chapeau pour financer les passeports biométriques. Bravo ! Oui mais… ce sont les 2M€ qui viennent d'être soustraits du programme « Français à l'étranger » pour le « Plan banlieue ». Il n'y a toujours pas un sou pour les passeports.

C'est un budget clientéliste. Ah ! le beau numéro de trémolo de nos collègues UMP sur leur reconnaissance éternelle envers M. Pélisson, président de l'UFE, qui a obtenu du premier ministre, en dernière minute, 1M€ pour augmenter les indemnités des conseillers à l'AFE, distribué égalitairement entre les conseillers, d'Andorre ou du Canada. Cette délicate attention envers nos élus se fait d'ailleurs honteusement. Le texte de l'amendement gouvernemental ne dit mot de la destination réelle du million. Nos élus veulent la reconnaissance de leur mandat et de son coût, pas cette aumône politicienne.

Non, la République ne sort pas grandie d'un tel débat budgétaire.


Monique Cerisier ben Guiga
Sénatrice représentant les Français établis hors de France


Publié le 05 janvier 2006