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BIP n° 13 - La France ruinée par le clientélisme de la droite

La France va mal.
Nombre de Français établis à l’étranger et venus en vacances cet été l’ont constaté : toujours plus de chômeurs dans leur voisinage et leur famille, des jeunes diplômés découragés d’envoyer leurs CV comme une bouteille à la mer, des Français de plus en plus pessimistes sur leur avenir.
Après trois ans et 100 jours du régime prescrit par les docteurs Raffarin et Villepin - diète sévère infligée au peuple, suralimentation des portefeuilles des citoyens les plus riches -, la France effectue sa rentrée 2005 sous les plus mauvais auspices. Tous les indicateurs sont au rouge : recul de la production industrielle (- 0,7%), dégradation du commerce extérieur (- 0,3 point du PIB au 1er trimestre), faillites d’entreprises à un niveau record (plus de 40 500 en 2004, et en hausse de 5% au 1er trimestre 2005), sous-emploi dans le cadre du temps partiel imposé le plus souvent aux femmes, explosion du nombre de Rmistes du fait de l’arrivée des chômeurs en fin de droits, près de 25% de jeunes de moins de 25 ans sans emploi. Le pouvoir d’achat des salariés stagne, alors que les revenus du patrimoine ne cessent de progresser.

L’environnement international est-il la cause de cette débâcle ? Absolument pas.
En 2004, la progression de la croissance mondiale a été de 4,6%, celle de la France de 2,5%. En 2005, il n’est pas certain que la France atteigne une croissance de 1,5% : pour la première fois depuis 1998 la croissance française est inférieure à celle de la zone euro. La France ne sait plus tirer profit de ses échanges internationaux. Les Français, ces fainéants que la droite se promettait de remettre au travail, en démantelant les 35 heures, sont de plus en plus contraints à l’inactivité, voués à la pauvreté ou la gêne : la moitié des Français ont un revenu disponible mensuel inférieur à 1250 euros, et les 10% les plus pauvres vivent avec 874 euros quand une chambre de bonne à Paris se loue 400 euros.

Disons-le sans ambages : les gouvernements Raffarin et Villepin portent la responsabilité de ce désastre.
Leur politique se résume à du clientélisme, en faveur de 10% des Français les plus riches et non des classes moyennes comme ils le prétendent. Pierre Méhaignerie (UMP) fait les comptes : avec les baisses de l’impôt sur le revenu « nous avons perdu 7 milliards d’euros, dont 80% au bénéfice des deux tranches supérieures (de contribuables) ». La Cour des Comptes estime que les allégements de cotisations sociales consenties aux entreprises (17 milliards d’euros) ont eu un « impact incertain sur la réduction du chômage ». Délicat euphémisme : l’effet a été nul. Pendant ce temps-là, la recherche et l’université s’étiolent par manque de financement, les services publics n’ont plus les moyens de fonctionner (voir nos consulats).

La droite gouverne mal.
Elle fait moins bien que la gauche, parce qu’elle ne gouverne pas en pensant à l’intérêt du plus grand nombre, mais à celui de sa clientèle. Les réussites du gouvernement de Lionel Jospin en matière de créations d’emplois, de stimulation de l’activité économique, de la recherche, de justice fiscale et de bonne gestion des deniers publics, sont la preuve que la gauche sait allier l’objectif de justice sociale avec l’efficacité économique.
Le 4 octobre toute la France se mobilisera pour manifester son refus d’une politique au service des plus favorisés. Et en 2007, sur la base des options qui recueilleront une majorité au Congrès du Mans, et après négociation avec toutes les composantes de la gauche, nous sortirons la France de l’ornière !

Monique Cerisier-ben Guiga
Sénatrice socialiste des Français hors de France
Vice Présidente de la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées


Publié le 29 septembre 2005