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Un Français sur deux prêt à travailler à l'étranger

Olivier Baccuzat
lundi 17 mars 2008 | Le Parisien

Nos compatriotes ne sont pas aussi casaniers qu'on pourrait le croire ; selon une enquête d'un cabinet de recrutement américain, la moitié d'entre eux accepterait de partir à l'étranger pour trouver un bon job... bien payé.

LES SALARIÉS français se sentiraient-ils pousser des ailes ? Toujours est-il que la moitié d'entre eux ne serait pas effrayée par la perspective d'une expérience professionnelle en dehors de nos frontières, à en croire une enquête réalisée par mail auprès de ses agences par le cabinet de recrutement américain Kelly Services. Selon cette étude qui a été menée auprès de 115 000 ressortissants de 33 pays, dont 7 000 dans l'Hexagone, 50 % des Français interrogés sont prêts à partir à l'étranger, pourvu qu'ils y trouvent le « bon » poste. Bien payé, évidemment, pas un emploi délocalisé à bas coût.

Mieux. Afin d'augmenter leurs chances de décrocher un emploi, un tiers d'entre eux n'hésiteraient pas à s'installer dans un pays dont ils ne parlent même pas la langue.

1,3 million d'emplois vacants en Europe

Tout aussi étonnant, le fait d'être propriétaire de son logement en France et la sécurité que cela procure ne constituent pas un frein à une possible délocalisation. De la même manière, se plier à des systèmes d'imposition ou de retraites différents ne pose pas de problème.

C'est plutôt la perspective de s'éloigner de sa famille qui semble refroidir les velléités de départ. Surtout chez les femmes. Ainsi, 58 % des sondés ne s'expatrieraient pas pour des raisons familiales. Les difficultés liées à la scolarité des enfants sont également mises en avant dans 26 % des cas. Pas étonnant, dès lors, que les jeunes soient les plus nombreux à envisager un départ pour l'étranger : 53 % des 24-34 ans sont prêts à faire leurs valises pour aller travailler dans un autre pays. Une proportion qui grimpe même à 56 % chez les moins de 20 ans.

Encourager les salariés à tenter leurs chances en dehors des frontières, c'est d'ailleurs ce qu'essaie de faire la Commission européenne. En décembre dernier, Bruxelles a lancé un plan d'action, sur trois ans, visant à faciliter la mobilité géographique des ressortissants de l'UE. Comment ? En assouplissant les règles juridiques et administratives mais aussi en levant les contraintes liées aux problèmes de langues, de logements, de diplômes ou encore de Sécurité sociale. Le jeu en vaut la chandelle : à ce jour, Eurostat, l'office européen des statistiques, estime à 1,3 million le nombre d'emplois vacants sur le continent*.

* Disponibles sur le site http://europa.Eu.Int/eures/ home.jsp?lang=fr


Publié le 17 mars 2008