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Volontariat international : bilan d'un septennat

Colloque du mercredi 14 mars 2007
Sénat 

Sept ans après la mise en place du volontariat international, un colloque était organisé au Sénat pour en présenter un premier bilan.
Il a été uniquement abordé les deux formes de volontaires internationaux, les VIE, volontaires internationaux en entreprise et les VIA, volontaires internationaux dans les Administrations. 

En revanche, et Monique Cerisier-ben Guiga l’a regretté, il n’a pas été question des volontaires de solidarité internationale, recrutés dans le ONG, puisqu’ils ne relèvent du même statut. 

L’objectif principal était de démontrer aux entreprises et notamment aux PME l’avantage qu’elles pouvaient trouver dans le recrutement de VIE, puisque ce sont des jeunes très diplômés et motivés dont le coût est bien inférieur au coût réel pour le recrutement d’un jeune cadre en France. 

La formule du volontariat international a été instaurée par la loi n°2000-242 du 14 mars 2000 relative aux volontariats civils institués par l’article L.111-2 du code du service national et à diverses mesures relatives à la réforme du service national (Robert DEL PICCHIA : rapporteur pour avis au Sénat). 

43.000 candidats sont répertoriés sur la base de données du centre d’information sur le volontariat international (66% des candidats ont entre 25 et 28 ans) et 4.700 volontaires sont actuellement en poste (soit 1 poste pour 10 candidats !). 

Le volontariat international en entreprises (VIE) 

  • Depuis 2001, 13.237 VIE ont été affectés dans 1.820 entreprises (dans environ 130 pays différents).

  • En 2006, le nombre de VIE a augmenté de 28% en 2006 :
    Depuis 7 ans, la progression est constante
    2001     2002     2003     2004     2005     2006     2007
    984       2.085    2.290    2.697    3.512    4.489    4.740

  • 2.683 entreprises ont reçu un agrément VIE.

  • En 2006, le CIVI a reçu 3.500 offres de la part des entreprises agréées.

  • Actuellement, 135 ressortissants d’un pays de l’Espace économique européen (Allemagne, Espagne, Italie, Pologne, etc.) sont affectés dans des entreprises de droit français (cette ouverture sollicitée par les entreprises).

  • Augmentation de l’utilisation de la formule VIE par les PME : 65% des entreprises utilisatrices sont des PME (44% en 2001) !

  • Les entreprises d’accueil sont obligatoirement des entreprises de droit français (des mesures spéciales sont cependant prévues pour les PME qui souhaitent s’implanter à l’étranger) => les entreprises de droit local créées par des Français doivent avoir un partenaire en France si elles veulent accueillir un VIE.

  • La durée moyenne des missions est de 17 mois (2 jours de formation avant le départ).

  • Hommes : 70% / Femmes : 30%.

  • Répartition géographique des VIE : Europe (42%), Asie-Océanie (22%), Amérique du Nord (14%), Afrique (11%), Amérique Latine (6%), Proche et Moyen Orient (3%).

  • Les 10 premiers pays d’affectation des VIE sont : Etats-Unis (581), Chine (483), Royaume-Uni, Allemagne, Belgique, Italie, Japon, Mexique, Espagne, Maroc. 

  • Les VIE ont également la possibilité de passer 165 jours en France (par année de mission). 

  • 70% des VIE sont embauchés à l’issue de leur mission !

  • L’indemnité des VIE est fiscalisée en France (sauf en Espagne, par exemple) et la durée de la mission est validée pour la retraite.

  • Les entreprises qui accueillent des VIE bénéficient d’un crédit d’impôt : entre 40.000 et 80.000€ (déductibles de l’IS).

  • Le coût global d’un VIE varie entre 20.000 et 30.000€ (23.000€ pour envoyer un VIE en Allemagne, 27.000€ pour un VIE en Russie, plus de 30.000€ pour un VIE aux Etats-Unis). Certaines régions françaises (Poitou-Charentes, Ile-de-France, Pays de Loire, etc.) participent au financement des VIE (versement d’une partie des indemnités des VIE).

  • Certains pays refusant parfois des VIE (Inde, Brésil, Russie, Espagne, Mexique), il semble nécessaire de mettre en place des accords bilatéraux pour faciliter les échanges de jeunes professionnels (cf. accord avec la Pologne).

  • Les objectifs d’UBIFRANCE : poursuivre la croissance du nombre de missions VIE et du nombre d’entreprises utilisatrices ; favoriser la reconnaissance du statut VIE et lever les obstacles au développement de la formule (visas + fiscalité) ; développer la notoriété des VIE (création du club des anciens VIE : 2.600 membres) ; apporter de nouveaux services aux entreprises et plus particulièrement aux PME (recherche de candidats, hébergement, temps partagé, fourniture des visas, etc.) ; mieux accompagner les VIE avant, pendant et après leur mission ; faire appel aux Français de l’étranger pour trouver de nouvelles structures d’accueil (les conseillers du commerce extérieur jouent déjà un rôle important dans ce domaine).

  • Quid de la création d’un VIE européen ? Christine LAGARDE est d’accord pour étudier la possibilité d’ouvrir le vivier des structures d’accueil aux entreprises européennes installées dans des pays tiers. 

Le volontariat international en administration (VIA)

  • La Transition entre l’ancien système des coopérants du service national (CSN) et la formule du VIA est réussie, d’après Daniel Ratier, Sous-directeur des personnels spécialisés au ministère des Affaires étrangères.
    Depuis 2001, 3.824 VI ont été affectés dans les postes du réseau du Ministère des affaires étrangères. Actuellement, environ 1.000 VIA sont en poste (800 volontaires sont rémunérés par le MAE et 200 autres sont rémunérés par l’AFD, le CNRS, le CEA etc.). La demande de VIA continue de croître de la part des ambassadeurs. Le VI conforte le rôle de liaison du MAE entre la société française et l’environnement international.

  • Femmes : 54% / Hommes : 46%.

  • Les VIA occupent des postes à dominante culturelle (376, dont 141 enseignants !), des postes à dominante scientifique et technique (399, dont 114 attachés de coopération scientifique et technique). 42 volontaires exercent aussi la profession de cuisinier, médecin, etc. Enfin, 200 volontaires occupent des postes polyvalents en tant que chargés de missions.

  • Répartition géographique : Afrique (290), Europe (243), Amériques (187), Asie (151), Afrique du Nord et Moyen Orient (126).

  • La moyenne d’âge des VIA est de 26-27 ans.

  • 80% des VIA ont un niveau bac +4/5.

  • La durée moyenne des missions est de 18 mois (très peu de fins de mission « accidentelles » : 3-4/an).

  • Les avantages du VIA pour le MAE : une ressource de très grande qualité (compétences et polyvalence) + un coût modéré + une contribution très positive à l’image du MAE.

  • 80% des fins de missions anticipées sont justifiées par des embauches hors MAE.
    En clair, le ministère des Affaires étrangères ne recrute pas comme le font les entreprises.
    En revanche, la présence accrue des VIA dans les différents secteurs (culturels et scientifiques notamment) démontre qu’avec les recrutés locaux, les personnels « dits spécialisés » et non titulaires sont toujours plus nombreux pour assurer les missions de services public français à l’étranger.

  • La procédure de recrutement est transparente : dossier + entretien (pas de passe-droit).

  • Pour information, les associations de droit français menant des actions de solidarité internationale peuvent accueillir des volontaires de solidarité internationale (VSI). Ce statut spécifique a été créé par la loi n°2005-159 du 23 février 2005.


Publié le 16 mars 2007