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Élections à l'Assemblée des Français à l'Étranger

Paris, le 21 juin 2006

Les Français établis hors de France d’Europe, du Moyen-Orient et d’Asie-Océanie ont voté le 18 juin pour renouveler la moitié des conseillers à l’Assemblée des Français à l’Etranger.

Nous saluons la progression des suffrages recueillis par les listes présentées par l’ADFE et soutenues par les Verts, le PRG et le PS. L’union ainsi réalisée par les forces de gauche a permis de présenter aux électeurs une alternative claire aux listes de droite.
La campagne a été dure pour la plupart des candidats de l’ADFE. La droite, souvent divisée par des querelles de personnes et les conflits internes à l’UMP, a mobilisé ses réseaux d’affaires liés aux différentes institutions qui les représentent, a bénéficié du soutien amical d’une grande chaîne hôtelière, et n’a pas hésité sur les coups bas.
Les résultats pourtant sont probants : l’ADFE progresse de plus de 10%, et avec 29 sièges atteint presque l’égalité avec l’UFE, organisation représentative de la droite (30 sièges). L’ADFE emporte le siège nouvellement créé à Moscou (Cédric Etlicher), et gagne deux des quatre sièges de Rome (Armanda Miranda et Dominique Depriester). A Londres elle gagne un siège (Anne-Colette Lequet) et à Bruxelles (Francine Bougeon Maassen) elle fait maintenant jeu égal avec l’UFE/RFE. En Israël (Claude Dawidowicz) elle a désormais trois sièges sur quatre. Elle s’implante à Abou Dhabi (Elisabeth Al Youssof). A une exception près, les sortants ADFE qui se représentaient sont réélus. Le renouvellement est en marche, puisque dix nouveaux conseillers viennent grossir le groupe ADFE qui compte désormais 61 membres.
Voilà qui nous réconforte sur la capacité de l’ADFE à défendre les thèmes de progrès et de solidarité devant les Français hors de France.

En revanche le faible taux de participation - 14% - est extrêmement préoccupant. Il est clair qu’avec 75 000 votants nous ne pesons politiquement, tous partis confondus, que le poids d’une petite ville de province. Il ne faut pas s’étonner dès lors des difficultés que nous rencontrons pour faire avancer les dossiers comme la réforme de l’AEFE, la baisse du coût de l’enseignement à l’étranger, une meilleure couverture sociale pour les Français à l’étranger, l’aménagement de la carte consulaire, la réforme de l’AFE.

Le vote électronique aurait pu augmenter la participation au scrutin, mais la complexité des procédures mises en place et la mauvaise information préalable ont découragé les électeurs.
Les vraies causes sont plus profondes : les Français établis hors de France ne connaissent pas leurs instances représentatives, en particulier l’AFE et ses conseillers. Quand ils les connaissent, ils perçoivent bien leur fonction d’élus locaux au service de leurs compatriotes, mais ce contact personnel est très difficile à établir dans les circonscriptions vastes ou peuplées. Quant au rôle politique des conseillers et de l’AFE, il est totalement méconnu, ce qui affaiblit la motivation des électeurs. Il est donc urgent de repenser l’organisation, les pouvoirs et les moyens de l’AFE.

Monique Cerisier-ben Guiga et Richard Yung
Sénateurs représentant les Français établis hors de France


Publié le 21 juin 2006