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Les promesses électorales de Sarkozy débattues à l'AFE

L’Assemblée des Français de l’Etranger (AFE) réunie en Assemblée plénière s’est penchée sur les deux promesses phares faites par le Président aux Français résidants hors de France pendant sa campagne

Gratuité pour les élèves de Terminales. Pourquoi nous sous sommes abstenus

Le 7 septembre, l’Assemblée des Français de l’étranger, a voté à l’unanimité la gratuité de la scolarité pour les seuls élèves de terminales des lycées français à l’étranger.
Mais le groupe ADFE de l’AFE, considérant que cette mesure ne prenait pas en compte la situation financière des familles, s’est abstenu.
Pourquoi, en effet, instaurer en priorité la gratuité de la scolarité aux classes de Terminale (prise en charge de l’Etat 5 millions d’euros) et projeter la mise en œuvre de la gratuité pour les classes de première en 2008 (coût 20 millions d’euros) et des classes de seconde l’année d’après ?
La réponse est simple : on cible les élèves les moins nombreux, et donc le moindre coût, pour donner le sentiment que la promesse du candidat Président se réalise, alors qu’elle est différée pour l’essentiel.
Dés lors, quelle importance que cette gratuité cloisonnée soit inéquitable ? Inéquitable car elle privilégie le haut de l’échelle scolaire, les futurs bacheliers, et ignore les familles à revenus moyens qui ne peuvent ni prétendre à des bourses scolaires, ni assumer la scolarisation de leurs enfants en attendant, (en 2008 ? en 2009 ?) la prise en charge par l’Etat. L’injustice fait privilégier un critère de classe (les terminales) au lieu de l’assistance à tous les lycéens, de l’école primaire à la terminale, selon le critère des revenus des familles.
On comprend la déception des associations et des familles dont la principale revendication portait sur l’augmentation des bourses scolaires, qui aurait concerné davantage de familles et en particulier celles de la classe moyenne, les plus défavorisées par le système des bourses.

Des députés pour les Français de l’étranger

La question de l’élection de députés par la communauté française établie hors de France, autre promesse de Sarkozy, a aussi donné lieu à un vif débat initié par le sénateur UMP, Jean-Pierre Cantegrit. Nous avons tenu à rappeler à ce dernier que, contrairement à ce qu’il disait, une telle mesure ne mettait absolument pas en cause l’existence de l’AFE. Au contraire, son rôle de conseil sera d’une très grande aide aux députés. L’AFE n’en sortira donc que renforcée.
Quant à dire qu’en ayant des députés le nombre de sénateurs diminuerait, c’est un faux argument. Ce qui importe n’est-il pas l’intérêt des Français de l’étranger plus que celui des sénateurs ? Comment mieux les servir qu’en leur donnant plus d’élus ? Est-il nécessaire de souligner que seuls les députés votent le budget et que ce sont eux qui ont le dernier mot sur nos lois ? La réponse est si évidente que les sceptiques ont finalement préféré s’abstenir que de voter contre la Recommandation proposée par la Commission des lois de l’AFE. Ce texte, auquel Pierre-Yves Leborgn’ et nous-mêmes avons joint nos voix, appelle à la modification de l’article 24 de la Constitution afin de pouvoir créer des députés représentants les Français de l’étranger. Nous serons extrêmement vigilants sur le suivi de cette question, en espérant que partis politiques et parlementaires l’appuieront, pour éviter qu’elle ne vienne grossir les rangs déjà trop nombreux des promesses de campagne non tenues.

Richard Yung et Monique Cerisier ben-Guiga
Sénateurs des Français établis hors de France


Publié le 13 septembre 2007