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Des poufs et des canapés plutôt que des élèves ?

C’est l’impression qui se dégage du rapport annuel que la Cour des comptes vient de publier sur les opérations immobilières du ministère des Affaires étrangères.
La lecture en est édifiante. On y apprend que sur les cinq dernières années, « plus du tiers des opérations programmées et considérées comme prioritaires ont été abandonnées ou suspendues ». Que celles qui ont été menées à terme ont généré un surcoût moyen de 20 %, pouvant aller jusqu’à 117 % pour les travaux à l’ambassade de Singapour, voire 241 % pour la climatisation de l’hôtel du ministre au Quai d’Orsay.
Quant à la dizaine de poufs à 767 € pièce, et aux canapés à 6168 €, dûment payés par notre ambassade à Berlin, ils n’ont finalement pas été jugés dignes du siéger dans les salons.
Ce serait risible si, comme le souligne la Cour des comptes, ces « graves défaillances » n’avaient « d’importantes conséquences pour les finances publiques ».
 
Face à ce gaspillage incontrôlé qu’ils ont dénoncé lors de précédentes lois de finances, les sénateurs socialistes représentant les Français hors de France souhaitent rappeler la dure réalité vécue par leurs compatriotes, victimes du désengagement de l’Etat de ses missions et de la restriction des crédits. Le ministère diminue les personnels des consulats, taxe plus fortement les parents d’élèves scolarisés dans les établissements français à l’étranger, abandonne les Français relevant de l’aide sociale. Les solutions proposées par le Quai d’Orsay sont d’organiser la charité publique pour nos compatriotes nécessiteux, ou chercher des entreprises pour sponsoriser les lycées.
 
Face à cette situation, le laxisme de l’Etat en matière immobilière est indécent. 

Communiqué de presse du 3 mars 2005 des Sénateurs socialistes représentant les Français hors de France


Publié le 03 mars 2005