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Conseil national 6 décembre

Le conseil national du PS s’est tenu le 6 décembre, composé selon les résultats des votes du Congrès de Reims. Il a été marqué par trois points majeurs :

  • la signature d’un texte d’orientation politique pour la période 2008-2011 (cliquez ici pour la version complète) signé des trois premiers signataires des motions A (Bertrand Delanoë), C (Benoit Hamon) et D (Martine Aubry). C’est donc l’élargissement de la première synthèse (Aubry-DSK- Fabius) à la motion Hamon, représentant ainsi une majorité de 70% dans le parti. Il a également été proposé à la signature de Ségolène Royal qui a refusé.
    Ce texte aurait dû être le texte de la synthèse au moment du Congrès mais sa publication avait été retardée par le choix du candidat « Premier secrétaire ».
    Il insiste sur les principaux points suivants : priorité au pouvoir d’achat, défense forte des services publics, modèle de développement durable (production d’énergie, logement, relocalisations industrielles, ...), réforme fiscale (nouvel fiscalité pour les sociétés et pour l’IRPP, cotisations sociales assises sur la TVA, ...), rénovation du parti en gardant un parti de militants payant une cotisation proportionnelle aux revenus, rassemblement de la gauche, ...
    Le texte, qui marque donc l’apparition d’une majorité forte (70%) et claire dans le PS, a été voté par 146 voix avec 72 abstentions. Nous voilà sortis de l’ère des compromis et des synthèses « carpes et lapins » que nous avons connu ces dernières années et il en sera certainement de même dans les fédérations.
     
  • Un nouveau secrétariat de 38 membres a été mis en place : parité hommes-femmes, 40% de moins de 40 ans, 40% de nouveaux et 20% de minorités « visibles ». Font leurs apparitions deux nouvelles instances : un conseil des territoires qui permettra d’associer les élus et le parti ; un « laboratoire des idées » qui servira de boite à idées.
    La motion E n’a pas voulu occuper les sièges qui lui étaient proposés mais la possibilité pour eux de participer au secrétariat reste ouverte à tout moment dès lors qu’ils auront surmontés leurs réticences vis à vis du texte d’orientation.
    C’est la responsabilité de la majorité de garder la main tendue vers celles et ceux qui peuvent être attristés, mécontents ou amers de ne pas être majoritaires. Un point d’explication pour souligner que les rapports de force se constituent selon les statuts du PS non pas sur le vote de désignation des candidats premier secrétaire mais sur le vote des motions.
     
  • Un discours offensif de Martine Aubry qui développe le texte d’orientation en lui donnant une note plus personnelle, humaniste, remettant l’homme au cœur de la société. Il faut selon elle retrouver la fierté d’être socialiste en s’appuyant sur notre héritage, nos valeurs mais aussi dans un esprit de modernité en regardant vers l’avenir et ayant le courage de nous battre pour nos valeurs toujours actuelles. Le PS a un devoir de réussite dans une situation de crise, révélatrice de l’effondrement du système capitaliste libéral. Elle a lancé un réquisitoire contre la politique de Nicolas Sarkozy, « procureur du libéralisme financier mais qui parallèlement continue à déréguler ». Son plan de relance n’est rien d’autre qu’un plan de communication. La Droite démantèle, dérégule : la Poste, l’hôpital public, l’école déstabilisée par la suppression des postes et celle des RASED, le recul de l’âge de la retraite. Martine Aubry se prononce résolument contre le travail le dimanche, non seulement la plupart des salariés ne le souhaitent pas, la consommation n’augmentera pas pour autant et au delà de ces raisons socio-économiques, c’est un choix de société : l’accumulation de biens matériels n’est pas un but en en soi, il faut aussi « vivre tout simplement ». Il faut donner un sens à la vie et des repères à la société. Si le socialisme se préoccupe de la vie concrète des gens, sa mission historique est également d’émanciper les individus. L’engagement de Martine Aubry est également européen. Le Manifesto qui a adopté une clause de progrès social, un engagement sur les salaires minima et les services publics servira de base programmatique à tous les socialistes et sociaux démocrates pour les prochaines élections européennes. L’Europe devra être le leader en matière de développement durable et devra impulser un nouveau regard sur l’immigration.

Au total une journée qui marque la fin de la période interminable de préparation du Congrès (plus de 6 mois) et qui sonne le début d’une ère nouvelle avec une orientation politique claire et concrète, un processus de rénovation ouvert à tous et à toutes quelles qu’aient été leur vote de motion. Même si nous avons des divergences, tout le monde s’accorde pour penser et dire que la priorité c’est notre capacité à nous opposer efficacement à Sarkozy : c’est le moment ou jamais !

Claudine Lepage et Richard Yung


Publié le 06 décembre 2008