Kouchner voit de nombreux inconvénients à la gratuité scolaire à l'étranger

La commission des finances du Sénat a auditionné Bernard Kouchner sur le projet de loi de règlement des comptes et rapport de gestion pour l'année 2007. L’un des sujets de cette audition était la prise en charge des frais de scolarité des enfants français à l’étranger.

Le ministre des Affaires étrangères et européennes a indiqué qu’il voyait de nombreux inconvénients à la gratuité scolaire dans les lycées français à l’étranger. Il a déclaré : « J’ai beaucoup de mal à convaincre le président de la République que le système qu’il a proposé, qui était une promesse électorale je crois des deux candidats(*), n’est pas automatiquement positif. J’ai du mal parce que ça paraît évident : on assure la gratuité et c’est mieux que de ne pas le faire. Non ! Ce n’est pas mieux ! »,

Il a en suite énuméré les nombreux effets néfastes de cette promesse : « Un [inconvénient] qui semble sauter aux yeux [est que] cela crée une différence importante, sur laquelle il faudrait réfléchir, entre les enfants des Français de l’étranger et les locaux qui voudraient s’inscrire au lycée en question. […] le système des bourses a disparu pratiquement. Or, je ne suis pas sûr de trouver ça complètement équitable. […] il y avait un certain nombre d’entreprises dont la tradition était de participer, sinon complètement au moins partiellement, à l’inscription des enfants des employés et ce n’est pas mauvais. [Il faut] trouver un système plus équilibré et un système personnalisé […] il y a des gens qui n’en avaient pas besoin. Il faut qu’on puisse consacrer cet argent, qui est quand même important, aux dépenses qui sont absolument indispensables pour la qualité de nos lycées.

(*) La gratuité complète n’était en fait pas une promesse de Ségolène Royal qui avait écrit dans sa lettre aux Français de l'étranger « Les coûts de scolarité dans les établissements de l’Agencepour l’Enseignement Français à l’Etranger seront réduits de moitié d’ici à 2012 »